samedi 16 mars 2013

La Problématique du tutorat

Il n'est pas possible de dérouler une FOAD sans un bon tutorat. Le cours sur la problématique du tutorat nous a permis de bien appréhender le rôle du tutorat dans la Formation à distance. Pour nous permettre de bien cerner le tutorat Madame Anne-Claire Soussan, qui a en charge ce cours nous a demander de comparer le tutorat de l'ENEAD et un autre tutorat. 
J'ai choisi de faire une étude comparative entre le tutorat de l'ENEAD où je suis actuellement étudiant et le tutorat de l'Université Assane Seck où j'effectue présentement mon stage. Ce travail m'a permis de voir les différences qu'ils peuvent avoir entre les dispositifs de tutorat mais également de déceler des points positifs ou négatifs dans les deux dispositifs. Le dispositif de tutorat varie selon le contexte de la FOAD.

Quel contexte pour quels choix de tutorat ?
Introduction :

Le tutorat peut être défini comme l’accompagnement pédagogique de l’étudiant par un tuteur. Il s’agit d’une activité complémentaire du suivi pédagogique assuré par l’enseignant. En fonction des contextes d’enseignement et des objectifs pédagogiques, les pratiques du tutorat sont souvent différentes d’une institution à l’autre. Ainsi, le tutorat de l’ENEAD qui existe depuis plusieurs années déjà est différent de celui de l’Université de Ziguinchor (Sénégal) qui est en train d’être mis en place.

Après une analyse du dispositif de tutorat de l’ENEAD et celui de l’Université de Ziguinchor, j’essayerai de faire une étude comparative entre ces deux types de tutorat à Distance.

I. Présentation du tutorat à l’ENEAD

L’Enseignement Numérique et A Distance (ENEAD) de l’Université Paris 3 a une expérience de 20 ans dans l’enseignement à distance. Il a formé plus de 25 000 étudiants. Anciennement appelé Télé 3, c’est un service d’appui à la pédagogie et à la recherche. Le succès de l’ENEAD est en grande partie dû au dispositif de tutorat mis en place. Ce dispositif est actuellement l’un des plus importants en France avec 33 tuteurs pour 1 300 étudiants soit un ratio de 40 étudiants par tuteur. Le Tutorat de l’ENEAD a connu une très grande évolution. En effet, en 2001, il comptait une petite équipe de 4 à 6 tuteurs.

Le choix de développer le tutorat a été fait à partir d’une analyse régulière des causes de l’échec des apprenants, mais également par une mise en cause permanente du dispositif. Des études ont montré le rôle du tutorat dans la réussite des apprenants. A l’ENEAD, le tutorat a permis de lutter efficacement contre l’abandon et contre l’échec. De manière générale le taux d’abandon et d’échec dans l’enseignement à distance est historiquement très important. Les étudiants dans une formation à distance rencontrent plus de difficultés que ceux en présentiel. Les tuteurs doivent apporter un accompagnement pour alléger ces difficultés. Cet accompagnement concerne principalement quatre aspects : les problèmes méthodologiques, la compréhension des cours, les lacunes inhérentes à l’hétérogénéité du public apprenant et les difficultés pratiques (connaissance de l’université, contact avec l’administration, etc.).

L’effectif des étudiants concernés par le tutorat de l’ENEAD est d’environ 1 330 étudiants répartis entre quatre composantes : Le DAEU (Diplôme d’Accès aux Etudes Universitaires, les licences de lettres modernes et d’anglais et le Master AIGEME.

L’augmentation du budget alloué au tutorat par l’Université a permis une meilleure organisation du tutorat. Les tuteurs disposent de contrats renouvelables selon la qualité de leur travail. Le type de contrat proposé est en général le « contrat étudiant ». La plupart des tuteurs sont des étudiants de niveau avancé (3ème cycle) ou des professionnels en activités. Le mode de recrutement des tuteurs a beaucoup évolué. Actuellement, il se fait par une large diffusion de l’appel à candidature à travers des listes de diffusion et des annonces en ligne. Le tutorat de l’ENEAD est en général disciplinaire, d’où la nécessité d’avoir des tuteurs spécialisés dans leurs matières. Chaque tuteur travaille en moyenne 10 heures par mois. La durée du contrat des tuteurs est de 9 mois.

Les tuteurs de l’ENEAD reçoivent une formation et un suivi régulier. Il existe une charte du tutorat qui décline les différentes tâches des tuteurs : participation à des réunions, suivi régulier des enseignements à travers la plateforme icampus, contact régulier avec les enseignants et des responsables administratifs, réponses aux questions des étudiants sur le forum, propositions d’exercices d’entrainement aux étudiants, animation des chats et des regroupements tutorat (séance de travail en présence). Le type d’accompagnement n’est pas identique dans l’ensemble des formations proposées par l’ENEAD. Par exemple le tutorat du Master AIGEME présente beaucoup de particularités.

A l’ENEAD l’activité des tuteurs est un accompagnement de type « second ». L’accompagnement pédagogique (premier) est assuré par les enseignants. Les tuteurs interviennent en complément de l’aide apportée par les enseignants.

Le tutorat à l’ENEAD est coordonné par un responsable pédagogique des tuteurs. Il assure le suivi de l’action des tuteurs et fournis les informations nécessaires au bon déroulement du travail des tuteurs. Pour assurer une bonne coordination du tutorat, les tuteurs disposent d’un espace sur la plateforme icampus. Cet espace leur permet d’échanger entre eux. Il facilite également les échanges entre eux et le responsable pédagogique du tutorat. Les tuteurs doivent se connecter au moins deux fois par semaine sur l’espace d’échanges et participer au chat mensuel.

Les enseignants sont de plus en plus impliqués dans le tutorat. Les tuteurs doivent contacter les enseignants dont ils tutorent le cours au minimum une fois par mois. Les enseignants donnent leurs appréciations en fin d’année sur le travail des tuteurs.

A l’ENEAD le travail des tuteurs est évalué. Un sondage est fait chaque fin d’année pour apprécier la satisfaction des étudiants afin de faire évoluer le dispositif. En plus, le responsable pédagogique du tutorat assure le contrôle du travail des tuteurs. Il veille sur le respect des clauses du contrat et la bonne exécution des différentes tâches confiées aux tuteurs. C’est après ce travail de contrôle et d’évaluation que les contrats des tuteurs sont renouvelés ou non.

II. Présentation du tutorat à l’Université de Ziguinchor

L’Université de Ziguinchor est située dans la partie australe du Sénégal. Elle compte quatre Unités de Formation et de Recherche (UFR). Depuis sa création en 2007, Elle fait face à un nombre important et grandissant de demandes d’orientation des nouveaux bacheliers et des personnes désirant une formation continue. Par ailleurs, elle a opté sur l’utilisation des Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Enseignement pour faire face à ces défis. C’est dans cette optique que le Service de la Formation Ouverte et A Distance est créé en 2011. Il a pour mission d’assurer l’enseignement non présentiel.

C’est cette année (2013) que la FOAD a réellement démarré à l’Université de Ziguinchor. Une plateforme (moodle) est maintenant disponible à l’adresse : http://foad.univ-zig.sn. Plusieurs enseignants sont déjà formés à la conception, la mise en ligne de cours et au tutorat. Une ébauche de la charte des tuteurs est déjà disponible. La FOAD est dans une phase teste à l’Université de Ziguinchor. Deux composantes sont concernées. Il s’agit du Master de Droit des affaires et de la licence d’Informatique appliquée à la gestion des organisations.

Le tuteur à l’Université de Ziguinchor a quatre fonctions (charte du tutorat) :

- fonction pédagogique : En tant que spécialiste du contenu, le tuteur à pour tâches de : aider à la compréhension des contenus pédagogiques, mettre à disposition des ressources complémentaires, contrôler l’évolution des apprenants, modérer les forums, veiller à la réalisation des tâches, faire des évaluations formatives ;

- fonction administrative : faciliter les contacts entre l’administration et les apprenants, organiser les apprenants par équipes, relancer l’apprenant en cas d’absence prolongé ;

- fonction technique : présenter la plateforme d’apprentissage aux apprenants, aider les apprenants à la maitrise des outils ;

- fonction sociale : faciliter et encourager la mise en relation de l’apprenant avec ses pairs, faciliter l’intégration socio-culturelle, stimuler les apprenants à rester dans la formation et à plus d’efforts, aider à rompre l’isolement.

Pour cette première année, c’est l’enseignant lui-même qui se charge de tutorer son cours. En effet, pour l’instant ce sont seulement les enseignants dans ces deux composantes qui sont formés au tutorat. Il est prévu de former à partir de l’année prochaine des étudiants de 3ème cycle au tutorat. Ces derniers vont remplacer les enseignants concepteurs de cours au niveau du tutorat. Ils seront recrutés parmi les meilleurs étudiants dans la discipline. Ils doivent par ailleurs avoir des capacités d’analyse et de synthèse. Ils auront des contrats semestriels ou annuels selon le nombre et la période des modules à tutorer. Ils sont les intermédiaires entre l’apprenant et toutes autres ressources humaines, matérielles, institutionnelles, tant dans l’aspect pédagogique, administratif, technique que social.

La FOAD à l’Université de Ziguinchor s’exerce dans le contexte du système LMD où les enseignements sont crédités représentant la charge de travail. Cette charge est répartie entre travail synchrone et travail asynchrone où le tuteur suit individuellement chaque apprenant et collectivement les apprenants en équipe ou en groupe. Pour un crédit de 20 heures, le tuteur doit assurer une heure de travail synchrone et 4 heures de travail asynchrone. A l’instar des enseignants-vacataires qui assurent des travaux dirigés en présentiel, les tuteurs sont rémunérés à l’heure. Les payements se font à la fin de chaque semestre.

Le travail de suivi des tâches des tuteurs est assuré par le chef du service de la formation à distance. A la fin de son contrat, chaque tuteur doit : déposer un rapport du déroulement des activités, exiger des apprenants une évaluation du dispositif de FOAD, envoyer une évaluation du dispositif de FOAD avec des suggestions. Après chaque module, le tuteur est évalué par les apprenants et l’enseignant concepteur du cours. A la fin de l’année, une évaluation générale des tuteurs est faite par le conseil pédagogique de l’Université en prenant en compte les évaluations faites par les apprenants à la fin de chaque module. Les critères d’évaluation sont dégagés dans la charte du tutorat que chaque tuteur doit lire, approuver et signer. Les contrats des tuteurs sont reconduits ou non après cette évaluation annuelle.

III. Quel contexte pour quels choix de tutorat ?

L’ENEAD est bien en avance dans le domaine du tutorat par rapport à l’Université de Ziguinchor. Elle a une expérience de 20 ans dans ce domaine, contrairement à l’Université de Ziguinchor qui vient de démarrer cette année l’enseignement à distance. A Ziguinchor, le tutorat est en train d’être mis en place. On peut dire qu’il est dans une phase teste contrairement à celui de l’ENEAD qui a déjà connu plusieurs évolutions et à réorganiser plusieurs fois son dispositif. A l’ENEAD, le tuteur est différent de l’enseignant concepteur du cours. Les tuteurs forment une équipe qui est supervisée par un coordonnateur pédagogique. A ce niveau, on note une grande différence entre les deux dispositifs de tutorat. A Ziguinchor cette année, c’est l’enseignant-concepteur du cours lui-même qui va assurer le tutorat de son cours. Pour le chef du service de la FOAD de l’Université de Ziguinchor, cette situation est due au fait que pour cette première année, c’est seulement les enseignants qui sont formés au tutorat et qu’il est prévu à partir de l’année prochaine de recruter des tuteurs qui seront différents des enseignants. Ils seront recrutés au niveau des étudiants de niveau avancé (3ème cycle). Ces étudiants dans leurs domaines respectifs assureront un tutorat disciplinaire. Les enseignants déjà formés seront impliqués dans le dispositif surtout les premières années.

Les tuteurs de l’ENEAD disposent pour une bonne coordination d’un espace sur la plateforme. Ce qui leur permet d’échanger et de partager des expériences. A Ziguinchor on est très loin de ce niveau d’organisation. Il n’existe pas encore de coordonnateur du dispositif encore moins d’un espace pour les tuteurs au niveau de la plateforme. A l’instar de l’ENEAD, l’Université de Ziguinchor dispose d’une charte du tutorat qui décline les devoirs et responsabilités des tuteurs.

A Ziguinchor aussi bien qu’à l’ENEAD, les tuteurs sont évalués aussi bien par les enseignants que par les étudiants. Ces évaluations permettent de part et d’autre d’avoir une meilleure qualité de tutorat. Cependant, pour ce qui concerne Ziguinchor, l’évaluation générale des tuteurs est faite par le conseil pédagogique de l’Université. Ceci ne parait pas être très réaliste, car ce conseil a des charges très élevées notamment sur tous les aspects pédagogiques de l’Université. Ce qui ne lui donne pas assez de temps pour bien faire ce travail d’évaluation des tuteurs.

A l’ENEAD la durée du tutorat et le mode de rémunération des tuteurs sont clairement définis. Par contre à Ziguinchor, le tuteur est considéré de ce point de vue comme un enseignant-vacataire qui s’occupe de travaux dirigés. Ce mode de calcul des heures de tutorat et le système de rémunération ne me semble pas être très adapté pour le tutorat à distance.

En définitive, on constate que le dispositif de tutorat de l’ENEAD est très en avance. Il a une grande expérience. Il bénéficie d’une bonne coordination. Des formations et un espace d’échange permettent de renforcer les capacités des tuteurs. La charte du tutorat est claire. Elle décline d’une manière précise les heures et la durée du tutorat, les devoirs et les responsabilités du tuteur. A l’ENEAD malgré de petits problèmes de coordination et de gestion du dispositif, le tutorat permet d’assurer un accompagnement pédagogique complémentaire à celui assuré par les enseignants. Ce dispositif est d’ailleurs un des éléments du succès de l’ENEAD.

Le dispositif de l’Université de Ziguinchor qui est actuellement en construction doit beaucoup s’inspirer du dispositif de l’ENEAD et d’autres institutions qui ont une expérience dans ce domaine. Après une analyse des deux dispositifs de tutorat, je pense que l’Université de Ziguinchor doit revoir :

- le recrutement de ses tuteurs : l’Université de Ziguinchor doit arrêter de confier le tutorat aux enseignants concepteurs de cours. Ces derniers dans le contexte de Ziguinchor ne peuvent pas assurer correctement le tutorat. En effet, ils sont déjà très surchargés par les cours, la recherche et les voyages d’étude. Ils sont en nombre insuffisant pour assurer les cours d’où le recrutement par l’Université d’enseignants vacataires. Le recours à des doctorants parait plus efficace et réaliste.

- La coordination du tutorat : le Chef du service de la FOAD de l’Université de Ziguinchor ne peut pas à lui seul assurer toute la coordination du dispositif de FOAD. Ce travail est très lourd pour une seule personne. Pour assurer une coordination du dispositif, un responsable pédagogique du tutorat doit être désigné. Cette coordination est nécessaire pour assurer un bon recrutement des tuteurs, un bon suivi du respect de la charte des tuteurs et une bonne évaluation. Des réunions périodiques et un « espace tuteur » avec notamment un forum dans la plateforme FOAD de l’Université permettra de favoriser les échanges et le partage d’expériences au niveau des tuteurs.

- Définir clairement la durée du tutorat et le mode de rémunération des tuteurs : les heures de travail mensuelles et le mode de rémunération doivent être clairement explicités dans la charte et le contrat des tuteurs pour éviter des interprétations et des incompréhensions éventuelles.

Concernant la formation et l’évaluation des tuteurs, je pense que l’Université de Ziguinchor a bien démarré. Elle doit poursuivre les efforts dans ce sens afin de disposer de tuteurs compétents et certifiés. Un examen de certification au tutorat à distance est désormais organisé par le Bureau Afrique de l’Ouest de l’Agence Universitaire de la Francophonie.

jeudi 7 mars 2013

Bilan visiocommunication du 11 Février 2013

Comme le thème de la visiocommunication portait également sur le DELF/DALF, j’avais dès le mois de décembre 2012 contacté le Directeur de l’Alliance Franco-sénégalaise de Ziguinchor pour la participation d’un responsable de l’alliance à cette visio. C’est ainsi qu’il m’a mis en contact avec le responsable pédagogique de l’Alliance en occurrence madame Marie Sophie Dabo Niane. Cette dernière a accepté notre invitation à visiocommunication. Elle était «invitée-discutante ».

Nous avons fait un test le vendredi 8 février à 13 heures 30 (heure de paris). Ce test c’est fait entre Université de Sorbonne et le Campus Numérique Francophone Partenaire de l’Université de Ziguinchor. L’IFIC de Tunis et Cergy-pontoise n’étaient pas disponibles. Pour Cergy-pontoise le test s’est fait dans l’après-midi même du vendredi 8 février. J’avais envoyé un e-mail à M. Ayari à Tunis pour connaitre les raisons de l’absence de l’IFIC à ce test. Dans sa réponse, M. Ayari m’a fait savoir qu’il y avait une grève générale à Tunis et qu’il sera bien présent à la visiocommunication du lundi 11.

Concernant la communication, j’avais lancé l’invitation pour le visio dans le Blog des visiocommunications des Lundi du master. Ce Blog était réalisé par les étudiants-organisateurs du premier visio. Ce travail a été complété et amélioré par Angélique Brex. Des invitations et annonces ont été postées dans le forum du cours pour informer les étudiants et enseignants.

Nous avions sollicité les biographies des intervenants pour les présentations lors de la visio. Malgré la réception un peu tardive de ces biographies, nous avions pu faire une présentation PowerPoint de la visio. En ce qui concerne l’animation de la visiocommunication, j’avais préparé un chronogramme avec l’ordre des présentations qui a été partagé par le groupe. C’est ce qui a facilité l’animation.

La visiocommunication s’est bien passée. Tous les intervenants étaient présents à l’heure du démarrage qui était fixée à 14 heures (paris). Nous n’avons pas eu de problèmes techniques et le chronogramme était bien respecté. Aussi les intervenants ont presque tous respecté le temps de 20 mn qui était imparti à chaque présentation. Le temps a été ainsi bien géré.

Pour des étudiants, je pense que l’organisation de cette visiocommunication a été positive à plusieurs points de vue.

Comme point négatif, je relève tout simplement la faible participation des étudiants du Master et autres au débat. Nous n’avons enregistré que deux questions de la part des étudiants. Le nombre d’étudiants qui suivaient la visio à travers epresence était également très faible (3 à 4 étudiants).