vendredi 23 mai 2014

E-Learning en 2030

Le cours voix et vidéo sur IP m'a permis de réfléchir sur les apports significatifs des Technologies de l'Information et de la Communication dans le domaine de l'enseignement. Considérant les évolutions rapides des TIC et les avancés de la recherche dans le domaine de l'enseignement à distance, j'ai produit une analyse sur ce que pourrait être le e-learning en 2030.

Le e-learning en 2030en Afrique

Introduction
Dix-sept années nous séparent de 2030. Nous pouvons dire sans risque de nous tromper que le e-learning connaitra de très grande évolution à l’horizon 2030. En effet, avec le développement des Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Enseignement (TICE), les méthodes, les outils et le contexte d’apprentissage à distance connaitront des mutations très rapides.

Etant un étudiant africain, je m’intéresserai dans le cadre de cette étude sur le e-learning en 2030 en Afrique. Actuellement, le continent connait un retard très important dans le domaine de l’enseignement à distance par rapport aux autres continents, malgré les besoins importants dans le domaine de la formation surtout des jeunes.

En 2030, l’Afrique fera des avancées dans le domaine du e-learning malgré des difficultés technologiques et financières. Qu’elle sera la situation globale du e-learning en 2030 en Afrique ? C’est à cette question que j’essaierai de répondre dans cette réflexion prospective.

I. Bref rappel de la situation actuelle du e-learning en Afrique

L’enseignement à distance n’est pas encore très connu en Afrique. Au Sénégal par exemple, elle a commencé en 2000 à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). C’est grâce à la coopération française à travers le projet FORCIIR (Formations Continues en Informations Informatisée en Réseaux) que l’Ecole des Bibliothécaires, Archivistes et Documentalistes (EBAD) a démarré un Master à distance en 2000. Au début de cette formation, il y avait beaucoup de réticences de la part des apprenants. Beaucoup de professionnels de la documentation avaient dénoncés cette formation. Les critiques venaient même des autres départements et facultés de l’université. Ils considéraient que le e-learning était de l’enseignement au rabais. C’est grâce à une bonne promotion avec des déplacements vers les publics cibles que l’EBAD est parvenu à avoir ces premiers inscrits. En ce moment, il n’y avait pas des ressources humaines capables de gérer cette formation à distance. Ainsi, la coopération française avait mis à la disposition de l’EBAD deux experts : un en ingénierie pédagogique et un autre en informatique (plateforme e-learning). C’est en 2002, que les premiers apprenants ont obtenu leur diplôme. Ils avaient reçu le même diplôme que les étudiants en présentiel. La plupart des étudiants en formation à distance ont eu des promotions au niveau de leurs entreprises. Cette formation à distance était ouverte à des apprenants de plusieurs pays d’Afrique subsaharienne qui pouvaient bénéficier de bourses de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF).

Cette reconnaissance de l’AUF et la promotion des diplômés du e-learning ont permis de convaincre plusieurs professionnels, étudiants et institutions. C’est ainsi que vers 2002 déjà, plusieurs écoles et instituts ont commencé le e-learning à l’UCAD et à l’UGB (Université Gaston Berger). La formation à distance démarre à l’Ecole Supérieure Polytechnique de l’UCAD et l’UGB met en place IFOAD (Institut de la Formation Ouverte et à Distance). Cette situation du Sénégal est à peu près identique pour les autres pays d’Afrique francophone à l’exception des pays où la connectivité à Internet est très faible.

Actuellement, presque toutes les universités ont mis en place des services qui s’occupent spécialement du e-learning. En effet, il est considéré comme une solution à la massification des effectifs et au déficit d’infrastructures pédagogiques. Le e-learning fait partie aujourd’hui des politiques et stratégies de développement des universités africaines. Cependant, il connaît de réelles difficultés dues entres autres :

- à l’insuffisance des ressources humaines,

- à des problèmes de connectivité à Internet,

- à la fréquence des coupures d’électricité,

- à des réticences au niveau des enseignants et étudiants,

- à l’insuffisance du nombre d’ordinateurs par rapport aux apprenants.

II. Le e-learning en 2030 en Afrique

En 2030, le e-learning connaitra une évolution certaine en Afrique. Une bonne partie des obstacles actuels au développement du e-learning seront levés. L’Afrique aura dans ce domaine des ressources humaines de bon niveau qui pourront prendre en charge les évolutions technologiques et pédagogiques. L’ordinateur est les outils d’apprentissage seront très accessibles et plus perfectionnés. Le taux de connectivité à Internet sera plus élevé. Les réticences vont disparaitre et le e-learning deviendra la principale méthode d’enseignement et de formation en Afrique.

II.1. Les évolutions technologiques

En 2030 l’internet sera très accessible, on aura plus besoin de câbles et de bornes Wifi pour se connecter à Internet. Les ordinateurs et les téléphones portables de manière générale seront équipés d’un dispositif pour se connecter à internet à tout temps et en tout lieu. Ce sera l’ère des PC-Web. Le prix des PC-Web sera très faible. Ils seront plus portables et plus maniables. Ils auront une grande autonomie en énergie. Les PC-Web destinés à l’Afrique seront équipés de batteries solaires qui vont capter de l’énergie automatiquement au contact avec le soleil. Avec l’IPv6, les adresses IP seront disponibles pour tout le monde. Vue l’intérêt du Web dans l’éducation, l’information et la formation des citoyens, les Etats prendront en charge le dispositif de national de connexion au réseau mondial et les installations nécessaires pour la couverture totale de chaque pays par Internet. L’internaute n’aura plus à se soucier de problèmes de connexion et d’accès à l’énergie pour l’alimentation électrique de son PC-Web. Les technologies mobiles seront sophistiquées et seront au centre des processus d’apprentissage.

II.2. Les applications

Ce sera l’avènement des applications conçues en Afrique pour prendre en charge les réalités socioculturelles du continent. De culture orale, la place de l’audiovisuel sera plus importante dans transmission des contenues. De plus, les plateformes e-learning intégreront un dispositif de téléphonie sur IP. On pourra ainsi avec la plateforme faire des réunions à distance. Par le biais du dispositif de téléconférence qui sera intégré dans les plateformes, les enseignants et les apprenants utiliseront de plus en plus la voix au détriment de l’écrit pour des échanges synchrones. Ce sera l’avènement du téléchat, c’est-à-dire le chat par téléphone. Il sera possible de suive un cours ou une conférence à distance et d’y intervenir.

Par ailleurs, les applications intégreront une technologie qui permettra de lutter contre la tricherie. Ainsi, il sera possible en cas de besoin de voir en direct les vidéos de l’ensemble des apprenants connectés sur la plateforme. Pour les évaluations et les examens, il sera ainsi possible de surveiller à distance les apprenants.

II.3. Les méthodes d’apprentissage

La voix et la vidéo aura une place importante dans les méthodes d’apprentissage. Les contenus textuels seront considérablement réduits au profit de la vidéo qui présente l’avantage d’être plus explicite. En effet, comme le dit l’adage "Il vaut mieux voir une fois qu'entendre cent fois". Le visionnage de vidéos et les échanges téléphoniques vont dominer la lecture de documents textuels. On notera des changements importants au niveau des institutions d’enseignement et des enseignants eux-mêmes. Les institutions d’enseignement auront de plus en plus un rôle d’encadrement et d’accompagnement des apprenants. Le libre accès aux contenus sera très importants. L’enseignant sera plus un tuteur, un facilitateur qu’un pourvoyeur de contenus. Les connaissances seront largement partagées sur le web. L’enseignant aura surtout pour mission d’apprendre les apprenants à apprendre. Son rôle sera beaucoup plus d’enseigner des techniques et des méthodes que de fournir des contenus. L’apprentissage sera plus collaboratif. Les apprenants vont être les acteurs de leur propre formation. Ils vont définir eux-mêmes leurs propres parcours. Le système de délivrance de diplôme va évoluer. Les institutions d’enseignement délivreront des attestations de participation ou de suivi des enseignements. Des organismes de certification à distance des compétences verront le jour. Ils auront une reconnaissance internationale et seront les seuls habilités à certifier les compétences.

II.4. Le contexte d’apprentissage

Le contexte sera marqué par la mobilité et une forte présence du numérique. Ce sera l’ère de l’apprentissage en mobilité. Toutes les activités d’enseignement pourront se faire à distance. La documentation sera aussi disponible à travers le web. La possibilité d’avoir des échanges verbaux par le biais de la plateforme offrira plus de mobilité aux apprenants et enseignants. La distance, l’âge, les voyages, le travail, les activités familiales etc. ne seront plus un frein à l’apprentissage. C’est la formation tout au long de la vie. L’apprenant pourra s’inscrire et suivre les enseignements partout où il veut dans la planète. La souplesse du mode d’enseignement permettra à tous de se former. Chacun pourra étudier et progresser à son rythme. L’apprenant va définir lui-même son parcours de formation. Il devra une fois les compétences acquises passer son examen de certification. On notera ainsi une forte concurrence des établissements d’enseignements. Les universités seront ouvertes à tous. Il n’y aura aucune distinction dans l’accès des apprenants. Les meilleurs universités seront celles qui auront plus d’admis aux examens de certification. La certification sera universelle. En 2030 le e-learning permettra de relever le niveau de connaissance des africains. En effet, les échanges, le partage et la confrontation d’idées avec d’autres apprenants permettront d’améliorer qualitativement le savoir-faire des africains.

II.5. Les avantages de ces avancées du e-learning

Le premier avantage surtout pour l’Afrique est l’augmentation du nombre de personnes qui accèdent à la formation. L’Afrique pourra rattraper son retard dans le domaine de la formation. La formation sera aussi de plus grande qualité surtout avec la concurrence universelle des établissements d’enseignement supérieur. La formation sera accès sur l’acquisition de compétences qui seront certifiées par des examens internationaux. L’offre de formation sera plus élargie et l’Afrique pourra avoir des compétences dans tous les domaines. Les connaissances scientifiques et technologiques seront très largement partagées. L’Afrique pourra ainsi donner et recevoir énormément de savoir-faire. Ce sera vraiment la « l’ère du données et du recevoir » comme disait Léopold Sédar Senghor.

L’importance et la compétence des ressources humaines seront les facteurs déterminant qui vont impulser le développement de l’Afrique. A l’instar des autres continents, l’Afrique plus que tout autre tirera un très grand profit du e-learning en 2030.

II.6. Les contraintes du e-learning à l’horizon 2030

La contrainte majeure du développement du e-learning sera au niveau sanitaire. De nouvelles maladies liées à l’impact des ondes sur nos organes vont apparaitre. Le cancer risque de prendre la place du paludisme et ainsi devenir la première cause de mortalité en Afrique. Le contact quasi permanant avec les appareils électronique sera une cause de beaucoup de maladie.

La sécurité et de la protection des données personnelles sera aussi un problème majeur. La cybercriminalité sera beaucoup plus instance. Les pirates seront plus dynamiques.

Les chercheurs devront travailler pour trouver des solutions à ces problèmes majeurs qui peuvent être des blocages pour le futur de e-learning.

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